Mika Biermann - Palais à volonté

Par le lièvre • 31 jan, 2014 • Catégorie: Les choix du lièvre, Nouveautés

Détails livre

  • Titre : Palais à volonté
    Auteur : Mika Biermann
    Editeur : P.O.L.
    Format : 14 x 20,5 cm
    Pages : 192
    Langue : Français
    Prix : 14 €

 

 

Rencontre avec l’auteur le vendredi 21 février, à 19h, au lièvre de mars.

Dans le théâtre classique un « palais à volonté » est un décor unique pour des pièces de théâtre différentes. Cela demande au spectateur une certaine faculté d’abstraction, mais libère son attention et lui permet d’apprécier davantage un texte qui suit les trois règles du théâtre classique. Mais ici Palais à volonté est un peu un titre en creux car le roman qu’il désigne ne respecte ni l’unité de temps ni celle du lieu, et pas plus celle de l’action. Le décor change sans cesse, on passe du noir et blanc à la couleur, du muet au bavard, du sentimental à la farce et inversement. Ou alors le « palais à volonté » serait ici la tête martyrisée et grotesque du héros fragile de cette histoire ?…

Le dit héros, enfermé à l’asile, note ses souvenirs de manière non-linéaire et imprécise. Le doute est rapidement permis, voire sus-cité, quant à leur véracité. En fait nous sommes confrontés à une parole délirante ce qui permet à l’auteur une grande liberté de ton et d’invention. En se substituant à un aliéné mental il a toute latitude pour : dépecer des cadavres, couler avec des navires, fréquenter des soldats sadiques, pratiquer la zoophilie avec des insectes, prendre la grande roue, etc. sans risques et en toute impunité. Mais comme, dans le même temps il veille à dégager du sens et se place en garde-fou littéraire, il en résulte un livre, un vrai livre car visiblement écrire dans cet espace de liberté, écrire dans une cellule d’aliéné lui a énormément plu : jubilation vaguement inquiète garantie…

Surtout qu’un élément extérieur a été introduit dans ce délire maîtrisé : LA FEMME… une femme qui répond au doux prénom de Berthe… une femme dont la qualité la plus évidente est d’être absente, d’où la quête éperdue, quasiment homérique, la quête amoureuse qui donne au fou sa dignité. Mais qui est vraiment Berthe ? Sa chair est ses os de victime sont-ils enterrés sur une île déserte, ou est-ce qu’elle mène, sorcière ingénue, le bal et la danse ? Ou encore est-ce que, Heidi fatale, elle attend en remuant la soupe en son chalet ? Existe-t-elle seulement ? Elle a en tout cas ici la force du rêve, son omniprésence, et son inconsistance.

 

 

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