Dessins

Anne Gorouben

exposition du 25 janvier au 06 février 2013

vernissage le vendredi 25 janvier à partir de 19h

Les dessins de "100, boulevard du Montparnasse" sont advenus de façon inattendue, ou plutôt au terme d’une longue attente. Je travaillais sur "Mon Kafka", une série de 70 dessins environ inspirés par des fragments du Journal, lorsque mon père à l’âge de 73 ans a souhaité par écrit confier à ses enfants ce que je lui avais si longtemps demandé, le récit de son histoire. Ce n’est pas que je n’en connaissais rien, j’avais entendu beaucoup de récits concernant l’arrivée en France de mes grands-parents, l’époque de la guerre, mais aussi leur union et celle de mes parents. Mais je rencontrais alors le récit personnel de mon père, son point de vue intime ; une émotion me prit et sur le même carnet j’alternais alors les dessins sur Kafka et ceux de l’histoire des miens.

Ces derniers sont devenus un livre, paru en septembre 2011 aux Cahiers Dessinés, Buchet-Chastel.

En janvier 2012 mon éditeur m’a proposé de participer à une aventure, un journal éphémère, mais bien rempli, avec d’illustres participants, Willem, Sempé, Olivier O Olivier, Fabio Vigliosi… paraissant en France, en Suisse et en Belgique en 9 numéros avant l’élection présidentielle, "Le seul journal qui ne parle pas des candidats"…

Alors que pour les dessins précédents je n’avais eu recours qu’une seule fois à un document photographique, j’optais pour l’effort inverse : partir pour chaque dessin d’une photographie parue dans la presse du jour, qui immédiatement retiendrait mon attention et en faire un véritable dessin, faire oublier la photographie dans le trait tout en la nommant.

Le rythme d’une parution hebdomadaire, ces deux dessins à rendre chaque jeudi, me plongèrent dans une tension spécifique. Lorsque le dernier numéro parut entre les deux tours de l’élection présidentielle, tout à coup je me sentis orpheline.

Anne Gorouben, janvier 2013